vendredi 24 avril 2015

La dot : réelle valeur de la future mariée ou fonds de commerce ?


Dot traditionnelle et symbolique
Perçue de diverses manières selon les cultures, dans la société africaine, et notamment en République Démocratique du Congo (RDC), la dot qui est un apport culturel de l’époux à sa belle-famille, consacrant traditionnellement le mariage entre l’homme et la femme, semble avoir perdu au fil des années son caractère hautement symbolique au profit d’une opportunité vénale. Ainsi donc, la future mariée devient une valeur marchande pour sa famille et se retrouve l’objet d’enchère toujours plus élevée lors de cette cérémonie qu’est la dot. Ce qui pousse souvent de nos jours des jeunes gens à opter pour l’union libre.

Quelques biens en vue de la dot
Une autre réalité en rupture avec les valeurs traditionnelles qui émerge à l’image du concubinage, c’est le phénomène de grossesses calculées pour échapper à la surfacturation et anticiper la vie commune. Ces adaptations modernes de la vie en couple, dans une société qui tient encore à ses traditions et ses mœurs religieuses poussent à s’interroger sur ce qui reste de la valeur symbolique  de la dot ? 

La joie qui anime lors de la dot
Nombreux sont ceux qui pensent qu’il est tout à fait normal (et temps) d’actualiser la dot, autrefois composée de plusieurs biens, selon les coutumes, tels que: la pirogue, le fusil, le filet ou encore des flèches ou peaux de bêtes, qui ne servent à rien de nos jours avec cette mobilité d’exodes rurales et d’expatriation. Un idéal, c’est ce que veut la tradition. Mais de nos jours, ne devrait-on pas remplacer ces présents symboliques par des téléviseurs cathodiques, si pas écrans plats pour les plus onéreux, ou encore des ordinateurs (laptot) ? 

Quelques parents dansant lors de la dot
Quoi des plus actuels, affirment-ils. Voire pour les plus extrêmes, l’inclusion par estimation dans la dot, des études de la fiancée; si elle est licenciée, les enchères grimpent davantage. Une sorte de remboursement dans la mesure où, selon eux, ils ne bénéficieront que partiellement de la rente de leur fille : « son foyer passera en premier et nous [la famille] serons relégués au second plan » soutiennent-ils.  « C’est pour ton honneur, ton mari devra avoir une haute estime de toi » arguent d’autres encore.  La dot devient dès lors un véritable casse-tête, au point que l’on parle aujourd’hui de la « facture » et on en arrive à des dérives éloignées de la coutume.  
Un  bélier pour la dot
Que reste-t-il donc de la dot ? Une importante préoccupation vu la manière dont évolue notre société. La femme doit-elle être un objet de marchandage selon son apparence, son niveau d’études ou la fortune présumée du prétendant ? Que faire dès lors ? Une loi pourrait-elle fixer le plafond de la dot pour éviter des abus ? Doit-on simplement moderniser la dot ou encore les unions dans nos sociétés ?